La 3ème position majeure n'existe pas !!!
Mes précédents posts sur les positions (explication des différents concepts existants, et avantages de l'enseignement "classique" de la musique pour le joueur débutant d'aujourd'hui) m'ont amené à pas mal échanger avec certains d'entre vous.
J'en suis arrivé à affirmer que la 3ème façon de penser l'harmo n'existait pas (pour rappel, il s'agit dans ce concept de considérer que le numéro de la position indique uniquement la tonique, pas la façon de jouer, ni la gamme utilisée). On m'a bien sûr demandé pourquoi je disais ça, alors que certains harmonicistes pensent les positions ainsi.
La réponse est toute simple : la 3ème position majeure n'existe pas ! Pas plus que la 4ème position majeure, la 5ème majeure, la 12ème mineure, etc.
S'il y a un point sur lequel je suis à 100% d'accord avec les Bluesmen qui jouent "en position, canal historique" si je puis dire, c'est bien celui-là.
Pourquoi est-ce que j'affirme que ça n'existe pas ?
Tout simplement parce que personne ne joue en 3ème majeure ou en 5ème majeure ou dans n'importe laquelle de ces positions "exotiques" et purement théoriques !
Les quelques harmonicistes qui jouent en D Majeur, mais surtout en A Majeur, en E Majeur, ou encore en Fa mineur, sur un harmonica en C n'appellent pas ça "Xème position Majeure".
Et ceux qui appellent ça "Xème position Majeure" ne jouent jamais dans ces tonalités.
En fait, ils utilisent intellectuellement cette méthode, mais jouent exclusivement selon l'autre méthode positionnelle (celle du canal historique). Au final, la plupart jouent en 2nde position "classique" presque tout le temps, éventuellement en 3ème ou 5ème position une fois de temps en temps, et dans ces cas forcément dans un contexte mineur (d'où leur contradiction sur le sujet).
Vous n'êtes pas convaincu ? La prochaine fois que l'un d'entre eux vous explique qu'une position est liée uniquement à une tonique et à rien d'autre, demandez-lui de vous faire une démo d'impro en A Majeur, E Majeur ou B Majeur sur un harmo en C. Pas possible ? Bon alors n'importe quelle gamme de son choix avec plus de 3 bémols ou 3 dièses. Non plus ? argh.
Combien d'harmonicistes ont enregistré des morceaux en E Majeur sur un harmo en C (tonalité qui correspondrait à la 5ème position Majeure si elle existait) ?
Demandez-leur comment ils ont abordé le problème.
Je vous mets au défi d'en trouver un seul qui appelle ça "5ème position Majeure".
Je prends l'exemple de l'enregistrement parce que c'est le plus parlant. En général, on enregistre des choses qu'on pense maîtriser un minimum.
Ceci dit, je serais prêt à parier qu'on peut étendre la question aux vidéos youtube ou même juste au phrasé un peu bossé dans sa chambre et pas encore parfaitement maîtrisé.
Cette 3ème méthode, qui nomme la position en fonction uniquement de sa tonique est donc purement théorique, sans aucun lien avec la pratique.
C'est de l'intellectualisme pur, vide de sens, ou en tout cas de réalité.
Et je dis ça, je ne suis pas le moins cérébral de la bande. Mais là, même pour moi ça va trop loin : on en arrive à théoriser quelque chose qui n'existe pas.
Faut-il rappeler que la Théorie n'est là au contraire que pour aider à la pratique de l'instrument ?
On se retrouve dans une situation où ceux qui en parlent ne sont pas ceux qui le jouent, et ceux qui le jouent n'en parlent pas ainsi.
Il faut préciser que si on n'en parle pas ainsi, c'est tout simplement parce que pour jouer dans toutes les tonalités, il faut aborder les choses d'une manière qui est incompatible avec cette théorie positionnelle. Ce n'est donc pas un hasard si le 5ème position Majeure n'existe pas, c'est qu'elle paraît irréalisable à ceux qui jouent dans ces tonalités "éloignées de C Majeur", et qui ont besoin de s'appuyer sur le rapport des tonalités entre elles, des modes, etc.
Bref, encore une fois chacun fait comme ça l'arrange, en fonction de ce qui lui semble le plus efficace à comprendre, en fonction de là où il en est dans son cheminement personnel.
Retenez quand même qu'il ne s'agit au mieux que d'un concept purement théorique qui vise à simplifier les choses, mais non à les vulgariser, et c'est bien là le problème.
A force de simplifier des concepts existants et réels au lieu de les vulgariser, on risque finalement de fortement les compliquer, et surtout d'embrouiller tout le monde.
Bon, je vais à la pharmacie, même moi ça me fait mal à la tête. Distribution d'aspirines pour ceux qui n'en veulent.