Overnotes : mythes et réalités n°6
"Les overblows, ça couine".
Faux. Ou plutôt, si vous considérez que les 3 premiers mythes sont vrais, alors celui-là aussi.
En fait, avec une bonne technique, on ne force pas, et ça ne couine pas.
Le processus pour obtenir un overblow est le suivant :
- j'avance la partie medium de ma langue
- l'air devant la langue a moins d'espace, il est donc compressé
- l'air en sortie de la bouche a plus de pression, cette pression bloque l'anche soufflée
- l'anche soufflée étant bloquée, l'air doit sortir par un autre moyen, et du coup l'anche aspirée se met à vibrer, dans le sens inverse de ce qu'elle fait habituellement.
Résultat : le son est produit par l'anche aspirée, et la note à obtenir se trouve 1/2 ton au-dessus de la note naturelle produite par cette anche.
Autrement dit : c'est exactement le même processus que pour une altération !
La seule différence est liée à la façon dont l'anche est fixée à la plaque. Sans rentrer dans les détails, disons qu'il y a plus de possibilités pour l'air de fuir par des interstices qui pourraient gêner l'obtention de l'overblow, que dans le cas d'une altération.
Conclusion : tant que l'air passe au maximum par l'anche aspirée, il n'y a pas de raison qu'un overblow couine plus qu'une altération.
C'est tout le travail d'affinement de la technique des overs : faire en sorte que l'air ne passe que par le bout de l'anche aspirée, et pour cela, il ne faut surtout pas forcer.
Aparté
Si on met le couinement de côté, reste un point douloureux à aborder.
En un mot comme en mille : même avec une bonne technique, il peut arriver qu'une overnote se mette à siffler de manière très désagréable (surtout vrai pour les overdraws). Si cela se produit, il faut aller jeter un coup d'oeil sous le capot, c'est probablement l'harmo lui-même qui pose souci.
C'est le sujet de l'article "J'ai l'over qui part en sucette", qui vous explique comment résoudre ce problème spécifique.
Il faut bien faire la différence entre ce qui est un couinement lié à un manque de technique, et l'ajout d'une note suraigüe, lié à une fuite d'air.
Mon conseil du jour
C'est toujours un peu le même : ne vous réfugiez pas derrière des "on dit", ni derrière de fausses excuses. Si ça ne sonne pas, il y a de fortes chances pour que le souci vienne de vous.
Pas la peine d'accabler la fatalité, elle n'y est pour rien, elle vous a rien fait d'abord, et surtout ça ne résoudra rien.
Et si vous doutez, écoutez des harmonicistes, encore et encore, attentivement. Quand on s'intéresse à la musique, il faut ouvrir les esgourdes ! Certains couinent fortement (je veux dire quand ils jouent des overblows, pour le reste je n'en sais rien), d'autres assez peu, et d'autres pas. C'est bien que ça doit être faisable, et qu'il y a des choses qui fonctionnent et d'autres pas.
Au passage, la plupart des overblowers "expérimentés" donnent des cours, il n'est pas interdit d'en prendre 1 ou 2 pour peaufiner votre technique. On joue d'un instrument "caché", et voir votre gorge & votre abdomen bouger, en même temps qu'entendre le son émis, est primordial pour vous conseiller au mieux.
Pour la partie technique, également toujours le même conseil : cherchez à obtenir le son sans forcer ! et en utilisant uniquement la langue, comme un piston.