Publié par The Overblowers

"Les overblows, ça couine".

Faux. Ou plutôt, si vous considérez que les 3 premiers mythes sont vrais, alors celui-là aussi.

En fait, avec une bonne technique, on ne force pas, et ça ne couine pas.

 

Le processus pour obtenir un overblow est le suivant :

- j'avance la partie medium de ma langue

- l'air devant la langue a moins d'espace, il est donc compressé

- l'air en sortie de la bouche a plus de pression, cette pression bloque l'anche soufflée

- l'anche soufflée étant bloquée, l'air doit sortir par un autre moyen, et du coup l'anche aspirée se met à vibrer, dans le sens inverse de ce qu'elle fait habituellement.

Résultat : le son est produit par l'anche aspirée, et la note à obtenir se trouve 1/2 ton au-dessus de la note naturelle produite par cette anche.

 

Autrement dit : c'est exactement le même processus que pour une altération !

 

La seule différence est liée à la façon dont l'anche est fixée à la plaque. Sans rentrer dans les détails, disons qu'il y a plus de possibilités pour l'air de fuir par des interstices qui pourraient gêner l'obtention de l'overblow, que dans le cas d'une altération.

Conclusion : tant que l'air passe au maximum par l'anche aspirée, il n'y a pas de raison qu'un overblow couine plus qu'une altération.

C'est tout le travail d'affinement de la technique des overs : faire en sorte que l'air ne passe que par le bout de l'anche aspirée, et pour cela, il ne faut surtout pas forcer.

 

Aparté

Si on met le couinement de côté, reste un point douloureux à aborder.

En un mot comme en mille : même avec une bonne technique, il peut arriver qu'une overnote se mette à siffler de manière très désagréable (surtout vrai pour les overdraws). Si cela se produit, il faut aller jeter un coup d'oeil sous le capot, c'est probablement l'harmo lui-même qui pose souci.

C'est le sujet de l'article "J'ai l'over qui part en sucette", qui vous explique comment résoudre ce problème spécifique.

Il faut bien faire la différence entre ce qui est un couinement lié à un manque de technique, et l'ajout d'une note suraigüe, lié à une fuite d'air.

 

Mon conseil du jour

C'est toujours un peu le même : ne vous réfugiez pas derrière des "on dit", ni derrière de fausses excuses. Si ça ne sonne pas, il y a de fortes chances pour que le souci vienne de vous.

Pas la peine d'accabler la fatalité, elle n'y est pour rien, elle vous a rien fait d'abord, et surtout ça ne résoudra rien.

Et si vous doutez, écoutez des harmonicistes, encore et encore, attentivement. Quand on s'intéresse à la musique, il faut ouvrir les esgourdes ! Certains couinent fortement (je veux dire quand ils jouent des overblows, pour le reste je n'en sais rien), d'autres assez peu, et d'autres pas. C'est bien que ça doit être faisable, et qu'il y a des choses qui fonctionnent et d'autres pas.

Au passage, la plupart des overblowers "expérimentés" donnent des cours, il n'est pas interdit d'en prendre 1 ou 2 pour peaufiner votre technique. On joue d'un instrument "caché", et voir votre gorge & votre abdomen bouger, en même temps qu'entendre le son émis, est primordial pour vous conseiller au mieux.

Pour la partie technique, également toujours le même conseil : cherchez à obtenir le son sans forcer ! et en utilisant uniquement la langue, comme un piston.

 

Les autres mythes ici

 

Overnotes : mythes et réalités n°6
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L
Je résumerai mon apprentissage en disant que c’est en forgeant que l’on devient forgeron. Il ne faut pas voir un amateur qui utilise les « overblow » comme quelqu’un qui cherche à démontrer sa technique ( à part les harmonicistes tout le monde en à rien à faire de la technique d’obtention et n’en a aucune idée) mais comme quelqu’un qui est en apprentissage. Si on limite son jeu, on ne progressera pas dans les points qu’on ne maitrise pas. Tous les instrumentistes passent par une phase pendant laquelle ils font des fausses notes, même en public (car c’est important de travailler le jeu devant un public). Si on demandait à une trompettiste ou un violoniste de jouer seulement des notes naturelles au début de son apprentissage, il ne jouerait strictement aucune note, il doit bien les mettre en application pourtant. Si je fais le parallèle avec ma précédente passion, le roller, je dirais que c’est en travaillant les figures que je ne maitrisais pas et donc en me vautrant un max que j’ai progressé. Ceux qui sont resté dans leur zone de confort en sont resté aux bases, et ce sont ceux là qui viennent souvent te voir en te disant qu’ils n’y arriveront pas car ils n’ont pas le « don », le « truc », ou qu’il ne sont pas fait pour ça, que j’ai de la chance, etc… <br /> Moi qui joue du jazz avec d’autres instrumentistes, je peux dire qu’il ne se sont même pas posé la question du chromatisme ou non de mon instrument (comme quoi il est bien méconnu). Je dois dire que j’ai plutôt reçu des compliments sur le son et les attaques si particulière à notre instrument malgré (ou grâce) à l’utilisation des overblow. (et aussi un sacré sourire de la violoniste à côté de moi mais c’est une autre histoire)
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J
Tout à fait !<br /> Et tu verras leur tête le jour où ils te demanderont comment fonctionne ton engin, et que tu leur expliqueras que tu n'as que quelques notes naturelles dessus :-)<br /> Faut dire, si t'as droit à un sourire à chaque jolie note, t'as la meilleure des motivations pour continuer à progresser !
J
Cher Patrice,<br /> Malgré l'estime profonde que je te porte, le respect que j'ai envers ton engagement pour la cause harmonicale, ta jovialité et ta franche camaraderie, je m'inscris en faux envers ton propos.<br /> 1 - Il faut cesser de considérer les overnotes comme l'expression d'une certaine pédanterie, d'une virtuosité insolente ou de je ne sais quoi d'autre de déplaisant.<br /> 2 - Les overnotes devraient, selon moi ,s'apprendre en même temps que les altérations aspirées. En effet, si l'on altère correctement, l'overblow/draw se fait avec la même technique, juste avec une inversion du souffle.<br /> 3 - Il ne sert à rien d'attendre d'avoir atteint un certain niveau pour tenter les overnotes, cela n'a rien à voir.<br /> 4 - On ne joue pas d'overnotes pour monter qu'on sait le faire, mais parce que la note est là, sur la partition et qu'il faut la jouer.<br /> Cela dit, c'est sûr que pour les réussir, il faut comme le dit Jérôme, souffler dans le bon trou, souffler bien dans l'axe (Mais ces pré requis font bien partie de l'apprentissage de base de l'instrument) et employer la bonne technique, bien plus simple que ce que l'on s'imagine (Sébastien Charlier qui sait de quoi il parle indique qu'avec seulement 3 positions de langue on peut tout faire). Il faut aussi un harmo un minimum réglé. Tout le reste n'est ensuite qu'ajustements mineurs. <br /> Moi, ce que j'en dis, c'est qu'il vaut mieux penser à la musique que l'on joue plutôt qu'aux overblows qui pourraient surgir ça et là et tout foutre par terre !<br /> En conclusion cette histoire d'overnotes relève plus du divan que du conservatoire !<br /> Après, chacun fait comme il veut.
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P
Il n'y a pas de comparaison à faire, ni petit scarabée ;) ..Que de bonnes volontés, qui font ce qu'elles peuvent pour la musique, et ce qu'elle apporte de bien, et qui s'y retrouvent humainement au moins... La persévérance, c'est important. Longue vie à ton site et merci pour ce que tu apportes si efficacement...
T
Ah bin tu viens de me donner un Mythe auquel je n'avais pas pensé ! Bien vu, et merci :-)
T
Yes, je crois qu'on dit la même chose en fait. Moi aussi je ne joue l'over que lorsque je l'entends, que ce son là me parait opportun. Comme toutes les autres notes en fait !<br /> D'ailleurs, si je continue dans la direction de jean-mi : les overs c'est facile, donc quand on les maîtrise, on n'éprouve pas le besoin intempestif de montrer aux autres qu'on sait les jouer (puisqu'alors on sait que c'est facile ...). Là encore, comme toutes les autres notes. <br /> C'est bien ma conclusion : ils n'ont rien de particulier, ce sont des notes, qui n'ont ni plus ni moins d'importance que les autres.<br /> Du coup, effectivement, seul ce qu'on entend est important.<br /> <br /> Merci Patrice ! Et bravo pour tout ce que toi tu fais depuis tant d'années !!! Moi petit scarabée à côté :-)
P
Jean-Mi,<br /> Ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit...Tu interprètes. Je ne fait que constater sur du vécu cependant, et je rencontre tout de même de nombreux harmonicistes lors de mes voyages. Je suis d'accord sur le fait que les overnotes pourraient s'apprendre en même temps que les altérations. Je dis simplement que l'important est la finalité, la musicalité, l'interprétation, la sensibilité, la beauté du jeu, le plaisir ressenti par les auditeurs... Qu'il est bon d'avoir une bonne technique, à condition de bien l'utiliser. Chacun fait comme il veut tu as raison...mais je te signale que tu résumes exactement là où je voulais en venir dans cette phrase: &quot;Moi, ce que j'en dis, c'est qu'il vaut mieux penser à la musique que l'on joue plutôt qu'aux overblows qui pourraient surgir ça et là et tout foutre par terre !&quot;. ;)
P
Jérôme, si je puis me permettre... Je pense que si le joueur n'est pas bien centré sur le trou concerné...l'air peut arriver plus fort d'un coté de la hanche que de l'autre. Cela à pour effet de de soulever un côté de la hanche plus fort que l'autre et elle se met à vibrer en se tordant et va taper contre le bord de la fenêtre dans la plaque. C'est il me semble la raison pour laquelle certains collent un petit sparadrap de 1mm de côté pile au milieu et d'autres mettent deux tout petit points de colle non toxique ou de cire ou de vernis à ongles au niveau du rivet (pour guider la hanche) . D'autres plus rare font une chose beaucoup plus risquée demandant une extrême précision et qu'on appelle l'embossage, afin de réduire le jour dans la fenêtre entre la hanche et la plaque pour que l'air qui s'engouffre ait beaucoup plus de mal à mettre en évidence le déséquilibre de pression entre les deux bords de la hanche...
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P
Loin de moi l'idée de te contredire... Tout ce que tu écris est parfaitement juste :) ... Si le gars n'a pas une technique parfaite, le crissement l'attend très certainement. Mais parfois, même avec une très bonne technique il est bon d'être conscient aussi des défauts d'usine de certains harmonicas... Le fait de souffler faiblement, je confirme, est recommandé, permet d'éviter ces mésaventures et aussi permettra au joueur de mieux maitriser ses notes. Personnellement je n'utilises des overnotes, que quand la note que j'entends dans ma tête (celle que je voudrais jouer parce que c'est celle qui me ferait plus plaisir). L'abus d'overnotes nuit à la musique à mon avis... Rien de ne sert de prouver son niveau technique si cela doit desservir la musicalité (devant laquelle on est pas tous égaux...snifff) ....<br /> Merci encore pour ton site ! Vraiment une référence !!!
J
Ah mais avec moi tu peux tout te permettre mon p'tit loup :-)<br /> mmm... mais je ne vois pas la contradiction avec l'article en fait.<br /> Les différentes techniques que tu décris sont faites pour étanchéifier la chambre. Moins l'harmo est étanche au départ, plus ce sera nécessaire. Et inversement si l'harmo est très étanche.<br /> Mais si la technique est mauvaise, les overs auront malgré tout tendance à couiner, surtout au déclenchement de la note.<br /> Inversement, si la technique est bonne, on a moins besoin d'étanchéifier la chambre (à part au niveau des rivets, selon l'harmo ça peut s'avérer utile).<br /> Quant à souffler droit, euh, oui, là bien sûr 100% d'accord (et précisons aussi qu'il faut souffler dans le bon trou :-)).<br /> Conclusion : une bonne technique et un bon harmo sont largement suffisants, et dans tous les cas de figure, il n'y a pas de raison d'accepter que ses overs couinent, il y a des moyens de l'éviter.